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Le dictat de Lactalis aux producteurs

 Communiqué aux adhérents – janvier 2024

A la suite de la réunion de négociation du 3 janvier, l’UNELL et Lactalis demeurent en profond désaccord sur la fixation du prix du lait.

Le prix unilatéral annoncé à 405€/1000L pour janvier par le groupe Lactalis n’est ni acté ni validé par l’UNELL. Il s’agit au contraire d’un niveau de prix en fort décalage avec la valorisation du marché et les besoins des éleveurs, ce qui interpelle sur les ambitions de Lactalis quant à l’avenir de la production laitière en France !

Le contexte

Si le groupe Lactalis met en avant un prix du lait en moyenne annuelle 2023 historiquement haut, chacun aura pu constater qu’il s’agissait d’un des prix de base les moins-disants de la filière laitière française.

De fait, 2023 s’est soldée par un accord difficile sur les quatre derniers mois de l’année. Cet accord avait été conduit sous l’égide du Médiateur des Relations Commerciales Agricoles, dans un contexte de chute de la valorisation beurre-poudre et d’un écart important avec le prix du marché.  

En parallèle, le Médiateur avait encouragé les parties à poursuivre leurs discussions sur une évolution de la formule de prix à l’horizon 2024 afin d’éviter de futurs conflits.

Fin 2023, deux nouveaux éléments sont apparus rendant d’autant plus nécessaire une révision de la formule de prix :

  • Lactalis refuse de prendre en compte l’évolution des prix de revient demandée par l’UNELL, et a fait valoir dans ses CGV 2024 auprès des enseignes de la grande distribution un niveau qui n’est pas validé par l’association d’OP.  
  • Depuis décembre, le CNIEL ne publie plus d’indicateur de valorisation beurre-poudre (30% de la formule de prix) car il existe un désaccord majeur entre les collèges de l’interprofession sur les coûts de transformation à prendre en compte.

La négociation (ou l’absence de négociation)

L’UNELL a proposé à Lactalis plusieurs évolutions sur les modalités de détermination du prix du lait. Il s’agit en particulier d’élargir la prise en compte du prix de revient à l’ensemble des PGC France (50% du prix) conformément à EGALIM et de partager les risques sur le marché des produits industriels (beurre-poudre).

Lors de la réunion du 22 décembre, les représentants du groupe Lactalis s’étaient engagés à étudier les propositions de l’UNELL.

Or le 3 janvier, le groupe Lactalis a refusé toutes les propositions de l’UNELL concernant l’évolution de la formule de prix, malgré l’incitation du médiateur à trouver des solutions.  

La seule proposition faite par le groupe Lactalis était l’instauration d’une saisonnalité sur le début d’année. Un jeu de dupe que l’UNELL a immédiatement décliné.

Sur le fond & la forme

Le groupe Lactalis se sert en ce début d’année de la formule de prix mais avec des paramètres décidés seul ou qui sont dépassés :

  • Un prix de revient en élevage réévalué à 1% (contrairement aux 5% demandés par l’UNELL). Un prix de revient acté unilatéralement contrairement à ce que stipule l’accord-cadre.
  • Un indice des prix de vente sorties usine (PVI INSEE Produits laitiers et Fromages) qui ne permet pas d’être dans le principe de « construction du prix en marche en avant » et qui inclut l’effet des promotions.
  • Une valorisation beurre-poudre dont le coût de transformation aurait doublé depuis 2011 (valeur qui n’est pas validée par le CNIEL).

Depuis l’été 2023, la position du groupe Lactalis s’est fortement durcie.

L’UNELL interpelle la direction générale du groupe Lactalis sur sa manière d’imposer sa position a une association d’OP qui représente plus des 2/3 de sa collecte française.  

Dans la foulée de la réunion du 3 janvier, le groupe Lactalis a envoyé un communiqué de presse annonçant un prix de janvier à 405€ /1000L. Un exemple de plus qui démontre l’arrogance du groupe qui avait déjà acté sa position.

Ce comportement honteux est finalement un manque de reconnaissance pour les producteurs qui ont mandaté leur organisation de producteurs (Op) pour les représenter et négocier les conditions de vente de leur lait. 

« Lactalis fait supporter aux producteurs de lait 100% des coûts de transformation du beurre/poudre, ainsi que la forte volatilité de ses cotations. Ce faisant l’entreprise s’offre une marge fixe et transfert 100% des risques de ce segment de marché qui résulte de sa seule stratégie. Une situation également révoltante puisqu’en parallèle Lactalis nous adresse un « non » catégorique à une meilleure prise en compte des prix de revient sur la part du lait destiné au marché intérieur » précise Yohann SERREAU président de l’UNELL.

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